Mi-février, Amandine Steck, créatrice et restauratrice de vitraux, aidé de Mustapha Chiabri ont posés trois vitraux datant du 19ème siècle après leur restauration dans son atelier « L’Amande et l’Obsidienne » situé à Honfleur (voir l’article sur la restauration publié sur le site de l’association en mai 2018).
(Amandine Steck – Crédit photo : Arnaud Lombard)
Pour chaque vitrail, cela nécessite de nombreuses opérations :
- La dépose de la plaque en bois assurant la protection de l’ouverture et de l’édifice pendant la restauration du vitrail en atelier.
- La vérification des mesures du vitrail et de son ouverture associée.
- Si besoin, l’ajustement de l’appui de l’ouverture par le maçon à l’aide d’une meuleuse.
- La préparation et la pose d’une bavette en plomb sur l’appui de l’ouverture. Celle-ci facilite l’aération et limite ainsi la condensation qui endommagerait les motifs peints sur le vitrail.
La découpe de la bavette dans une feuille de plomb est exécutée avec un cutter. Le modelage d’un rebord intérieur est réalisé avec une batte en bois. Celui-ci forme à la fois un bac de « réception » des éventuelles eaux de condensation et un arrêt pour le courant d’air qui passe sous le vitrail. Il permet aussi à la bavette de se maintenir en place car il est en applique dans l’embrasement intérieur de l’ouverture. La batte en bois sert également pour l’ajustement définitif de la bavette.
(de la feuille de plomb à la bavette)
(ajustement de la bavette)
- Le scellement de barres d’armature métalliques dans la maçonnerie pour l’assemblage et le maintien des trois panneaux du vitrail. Les anciennes barres comprenaient une seule pièce en forme « de T », les nouvelles se composent d’une barlotière (pièce mâle), d’un feuillard (pièce femelle) et de clavettes pour les maintenir ensemble.
La barlotière est une barre plate d’environ 3 cm de large et 1 cm d'épaisseur. Elle comprend des pannetons qui permettent le soutien des panneaux.
Le feuillard est une barre plate de même largeur que la barlotière mais d’une épaisseur moindre avec des trous percés (lumières) à l’emplacement des pannetons pour leur passage.
Des clavettes en forme courbée (comme une virgule) s’insèrent dans les pannetons pour serrer le feuillard et ainsi retenir les panneaux contre la barlotière.
(barres métalliques ancienne et nouvelles – feuille de clavettes)
- L’enduit des barres métalliques de mastic pour garantir l’étanchéité et consolider l’assemblage.
- La pose des panneaux du vitrail de bas en haut, d’abord sur l’assise de l’ouverture puis sur les barlotières. Les feuillards et clavettes verrouillent leur positionnement.
- Le scellement des vergettes dans la maçonnerie, au milieu des panneaux en se fondant dans le décor, renforce la solidité des panneaux face au vent ou à leur propre affaissement.
La vergette est une barre arrondie d’environ 1 cm de diamètre, elle maintient le panneau contre elle grâce à des attaches en plomb soudées sur celui-ci.
- La finition avec des joints intérieurs et extérieurs avec un mélange de sable et de chaux. La couleur des joints extérieurs est la même que celle du rejointoiement des pierres apparentes.
- Enfin le nettoyage du vitrail au pinceau et au chiffon pour lui donner tout son éclat (ouf !).
Après une très longue journée de travail d’Amandine et de Mustapha (bravo à eux deux), les trois vitraux sont fin prêts pour accueillir la lumière du jour et la diffuser avec des reflets multicolores à l’intérieur de l’église Saint Martin pour le plaisir de ses futurs visiteurs.
Depuis cette intervention, des grilles métalliques extérieures protègent l'ensemble des vitres et des vitraux.