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ANDRE MAUROIS (1885-1967) : L'ECRIVAIN
Par Dominique Chollet
Portrait d'André Maurois (1924) par Jacques-Emile Blanche
L’enseignement de la littérature et de la philosophie dispensé par Alain se révèle décisif dans la carrière d’écrivain d’Emile Herzog.
Dans son premier roman, Les Silences du Colonel Bramble, paru en 1918 et publié aux Editions Bernard Grasset, Emile s’inspire des rencontres qu’il a faites pendant la guerre avec les colonels et autres généraux et écrit des dialogues dans un style humoristique. Il y intègre, en fin d’ouvrage, la traduction du poème de Rudyard Kipling « If » (cliquez-ici). Un deuxième ouvrage Les Discours du docteur O’Grady, paru en 1922, reprend les mêmes personnages.
Mais la hiérarchie militaire lui demande de publier ce livre sous un pseudonyme. Il choisit « André » en souvenir de son cousin André Fraenckel mort quelque temps auparavant et « Maurois », nom d’un village proche de Cambrai parce qu’il en aimait la sonorité triste.
Le livre se vend très bien aussi bien en France que dans les pays anglo-saxons et auprès des autorités militaires et politiques.
André Maurois est né !
Après la guerre, le retour à l’usine est difficile. André Maurois écrit dans ses Mémoires : « Ah ! m’enfermer pour lire, pour écrire, […] vivre une vie d’écrivain et la peupler de créatures nées de mon imagination, tel était maintenant mon rêve ».
A l’été 1922, il est invité aux « Décades » par Paul Desjardins, professeur et journaliste français à l’abbaye de Pontigny dont il est propriétaire. Chaque année, pendant dix jours, Paul Desjardins organisait des réunions d’intellectuels. André Maurois participa régulièrement à ces rassemblements et y rencontra de nombreux écrivains, notamment André Gide, Roger Martin du Gard.
A l’automne 1924, quelques mois après le décès de sa femme, André Maurois est invité chez Madame Simone de Caillavet, femme de lettres. Agée de trente ans, elle est la petite-fille de Léontine Lippmann, épouse d’Arman de Caillavet, muse et maîtresse d’Anatole France.
André Maurois et Simone de Caillavet se marie en septembre 1926. Leur entente est excellente puisque Simone est issue d’une famille engagée dans le monde littéraire depuis deux générations. Les relations littéraires se développent, le couple mène une vie de travail et une vie mondaine. Les œuvres vont se succéder régulièrement apportant à André Maurois succès et honneur. Tous les magazines littéraires et mondains parlent de lui.
André et Simone Maurois
En 1930 il part deux ans aux Etats-Unis enseigner la littérature française à l’université de Princetown. Mais il ne s’y installe pas, trop imprégné, comme son père, de l’amour de la France.
Le 23 juin 1938, il est élu à l’Académie Française au fauteuil 26 en remplacement de René Doumic, homme de lettres, journaliste et critique littéraire français (1860-1937). Il sera titulaire de ce fauteuil près de trente ans.
André Maurois dans sa bibliothèque
Il meurt le 9 octobre 1967 à l’âge de 82 ans à Neuilly-sur-Seine où se trouve sa tombe.
SON OEUVRE
Ecrivain très prolifique, il écrit deux à trois livres par an et il est attiré par la biographie dont il devient un des maîtres.
ROMANS les plus connus :
- Bernard Quesnay (1926) et Le Cercle de famille (1932) (extrait, cliquez-ici) : les récits se déroulent à Pont-de-l’Eure, c’est-à-dire Elbeuf. On retrouve les rues, les édifices et quelques personnages typiques. André Maurois dépeint la bourgeoisie drapière, ses habitudes et son état d’esprit.
- Climats (1928) et Les Roses de Septembre (1957), romans appréciés des femmes. Climats est considéré comme un chef d’œuvre pour son analyse aigüe de la psychologie amoureuse.
BIOGRAPHIES entre autres :
Vie de Shelley (1923), de Disraëli (1927), de Byron (1930), de Tourgueniev (1931), de Voltaire (1935), de Chateaubriand (1938), de Proust (1949) (cliquez-ici), de George Sand (1952), de Victor Hugo (1955), d’Alexandre Dumas (1957), de Balzac (1965).
ROMANS DE SCIENCE-FICTION :
Le Chapitre suivant (1927), Le Peseur d’âmes (1931).
ROMANS POUR LA JEUNESSE :
Meïpe ou la Délivrance (1926), Le Pays des trente-six mille volontés (1929), Patapoufs et Filifers (1930).
En 1905, il coécrit avec Robert Fraenckel et André Blin une oeuvre théâtre et musicale « Elbeuf sans fiches » (cliquez-ici).
Il publie également Etudes anglaises (1927), Histoire de l’Angleterre (1937), Histoire des Etats-Unis (1943), Histoire de France (1947) et une nouvelle version en deux tomes Histoire de la France (1959).