LA POUTRE DE GLOIRE DE LA COLLEGIALE SAINT-LOUIS
Par Dominique Chollet
En entrant dans la Collégiale, n’hésitez pas à lever la tête. Votre regard sera arrêté par une poutre de gloire.
Une poutre de gloire ou tref (du latin, trabes doxalis : poutre de gloire) est une poutre peinte, sculptée ou orfévrée, placée transversalement entre deux piliers qui marquent la séparation entre le chœur où officie le prêtre et la nef réservée aux fidèles.
Elle est ainsi désignée parce qu’elle porte en son centre un crucifix accompagné ou non de statues ou d’ornements en lien avec la crucifixion, en général statues de Marie et Jean et quelquefois est ajoutée la statue de Marie-Madeleine.
La poutre peut avoir diverses formes et ornementations, poutre rectiligne ou courbes et contre-courbes (époque baroque). Dessus pouvaient être déposés des reliquaires ou des objets sacrés (châsses, sachets de reliques) pouvaient être suspendus.
La poutre de gloire est à l’origine du jubé, clôture transversale de bois ou de pierre qui ferme le chœur d’une église. Après le concile de Trente (1545), les jubés ont été petit à petit supprimés, il reste dans certaines églises seulement la poutre de gloire.
Dans la Collégiale, la poutre de gloire porte au centre le Christ en croix. A la droite du Christ, Marie est représentée la tête couverte avec un manteau bleu et les mains jointes et sur la gauche la statue de Jean. Il a la tête levée vers le Christ, sa chevelure est bouclée et son visage est juvénile.
Ces représentations de la crucifixion sont celles que l’on trouve le plus souvent sur les poutres de gloire.
On peut également remarquer la voûte lambrissée comme dans de nombreuses églises de l’Eure. Les poutres transversales reposent sur des corniches ornementées d’angelots. Chaque extrémité est sculptée et représente des têtes monstrueuses appelées engoulants ou « rageurs ». Dans l’Eure, les engoulants sont des dragons.